Nous sommes accueillis par Jonas De Groeve, responsable du service technique, et son collègue maître brasseur Hans van Remoortere qui surveille depuis 27 ans le processus de production des bières de Bosteels. Hans nous détaille la longue histoire de l’entreprise: « Nos racines remontent à 1791, nous existons donc depuis plus longtemps que la Belgique. La septième génération est aujourd’hui aux commandes et nous produisons toujours depuis le centre de Buggenhout. Bosteels se focalise sur 4 bières et la Tripel Karmeliet et la Pauwel Kwak sont assurément les plus connues. Des deux, la Tripel Karmeliet est la plus grande bière avec une production totale de près de 300.000 hectolitres sur une base annuelle. Ce chiffre a explosé ces dernières années avec une croissance concentrée au Benelux et en France, bien qu’elle soit exportée dans le monde entier. »
« La Monte Christo est une bière brune spéciale que nous avons lancée il y a deux ans, tandis que la DeuS est une bière que nous produisons selon la Méthode Champenoise.
A cet égard, nous avons un site en Champagne où nous réalisons la mise en bouteille, la refermentation en bouteille, le remuage et le dégorgement de la bière. La méthode champenoise intégrale inclut la maturation en cave. A Buggenhout, l’accent est mis sur le brassage de la Tripel Karmeliet. Nous respectons la recette d’antan et nous réalisons le processus de brassage selon les règles de l’art. Nous utilisons toujours des chaudrons en cuivre, vous ne trouverez pas de chaudrons en inox ici. Nous voulons préserver ce caractère authentique. L’intégration de la brasserie dans le groupe AB Inbev en 2016 n’a rien changé à cela.
Ce fut au contraire un stimulant supplémentaire car cela nous permet de travailler d’une autre manière plus rationalisée et structurée. Et les canaux de vente mondiaux d’AB Inbev garantissent la cohérence des ventes. »
L’authenticité est une belle chose mais, anno 2022, le processus de production doit être le plus efficient possible. Ce n’est pas toujours évident dans une brasserie. Jonas De Groeve : « Dans une brasserie, le climat intérieur n’est jamais optimal. Le nettoyage se fait souvent à l’eau sous haute pression et c’est un défi pour les installations qui doivent fonctionner dans de telles conditions. La présence de sucre dans la bière peut aussi être problématique pour notamment l’installation pneumatique. »
« Ce qui est spécifique à notre situation, c’est que nous avons connu une énorme croissance ces dernières années. Adapter fondamentalement les installations à la production toujours croissante est un défi permanent. »
Cette donnée combinée à des conditions difficiles n’est bien entendu pas idéale. La ligne d’embouteillage connaissait des arrêts fréquents. Au-dessus de la ligne se trouve l’armoire avec les terminaux de distributeurs qui guident le processus de remplissage des bouteilles. Dans la soutireuse, les bouteilles sont successivement mises sous vide, pressurisées au CO2, remplies de bière puis dépressurisées. Pour remplir une bouteille, il faut activer 4 distributeurs différents. Jonas De Groeve: « C’est là que nous avions des problèmes depuis la mise en service de la machine. Les distributeurs de l’ancien fournisseur commutaient trop tôt ou ne fonctionnaient pas car ils restaient collés. »