Weighpack fête son 50e anniversaire cette année. L’entreprise développe, construit et entretient des machines de conditionnement de produits. Ces machines sont notamment utilisées pour conditionner les kits de fixation des meubles IKEA ou les paquets de vis, écrous et clous vendus dans les magasins de bricolage. « Tout ce que nous fabriquons est fondé sur le concept Engineer to Order (ETO) ou conception à la commande », explique Simon Rijke à propos du fonctionnement de Weighpack. « Parfois, nous travaillons selon le concept Configure to Order (CTO) ou configuration à la commande, souvent plus facile et plus rapide car nous partons de modules existants. »
Développement interne
Les clients de Weighpack sont actifs dans le monde entier et ils soumettent très simplement leurs demandes à l’intégrateur de systèmes. Nombre d’entre eux recherchent souvent une solution automatisée pour conditionner des produits dans des cartons qui sont ensuite palettisés. « Rien n’est standard et tout est conçu, assemblé et testé ici puis installé chez le client, et parfois entretenu durant des années », explique Simon Rijke. La maintenance, effectuée selon les instructions, est souvent réalisée par le service technique du client ou une entreprise externe. « Pratiquement toutes les machines que nous construisons sont suivies via internet, ce qui nous permet souvent de détecter un problème avant le client. Si nécessaire, nous nous rendons immédiatement sur place, mais nous parvenons en général à aider le service technique du client à distance, qui sait alors comment résoudre le problème ou quelle pièce éventuellement remplacer. Les pièces doivent dès lors être rapidement disponibles et c’est la raison pour laquelle nous travaillons exclusivement avec des composants connus et disponibles dans le monde entier, comme les moteurs, les vérins, les PLC, etc.»
Cartons et big-bags
Quelles étaient les exigences pour cette nouvelle machine de conditionnement de fibres en acier ? Simon Rijke: « Elles étaient assez particulières car la machine doit être capable de conditionner des fibres d’acier dans des cartons de diverses tailles ainsi que des big-bags. Elle doit donc être flexible. Les fibres d’acier s’entremêlent facilement. C’est un avantage quand vous les utilisez pour le béton projeté armé mais c’est ennuyeux pendant le processus de conditionnement. Nous utilisons donc le magnétisme et des plaques vibrantes pour les insérer correctement dans les cartons. Un autre élément important est que l’usine abritant les lignes fonctionne 24/7 et qu’une production maximale était souhaitée. Nous avons donc fait appel à Festo pour développer un entraînement spécifique. »
Actionneurs linéaires
Les machines de Weighpack intègrent diverses techniques : des convoyeurs à rouleaux motorisés, des servomoteurs, de la pneumatique, des machines de fermeture de cartons, des unités de pesage, des robots, des palettiseurs, des capteurs, des systèmes de bus, des PLC, des barrières immatérielles de sécurité, etc. Quel a été le défi pour réaliser ces lignes de conditionnement de fibres d’acier et pourquoi le choix s’est-il porté sur des actionneurs électriques de Festo et non un robot ? La flexibilité était-elle un point d’attention ? André Valstar, Sales Engineer chez Festo nous répond: « Les palettiseurs sont en effet parfois construits à partir d’un robot multiaxes. Ils sont relativement flexibles mais ils ont leurs limites en termes de précision et de vitesse, notamment lors de l’empilement de cartons et de caisses. Dans le cas présent, nous avons dû résoudre le problème de l’empilement des cartons et nous avons choisi des grands actionneurs linéaires électriques. Combinés à un préhenseur sous vide rotatif, un empilement imbriqué est réalisé pour créer une charge palettisée compacte et solide pour le transport. » Avec la solution de palettisation actuelle, la vitesse et le ralentissement se commandent avec précision. C’est important car divers formats de cartons sont traités et donc des poids différents.
Electrique ou pneumatique
Le vaste programme dédié au contrôle de mouvement de Festo comprend des solutions pneumatiques et électromécaniques dans le domaine linéaire. « Mais tout dépend de l’application », souligne André Valstar. « Il est clair que les solutions électriques ont le vent en poupe, surtout dans des applications comme ce palettiseur intégré à la machine de Weighpack. La servopneumatique a également été étudiée, car nous sommes assez forts dans ce domaine, mais la précision de positionnement en particulier est ici insuffisante. »
En termes de précision de positionnement, les actionneurs linéaires électriques sont plus performants. De plus, il s’agit – pour la nouvelle machine Weighpack - d’une application fonctionnant en continu et réalisant des mouvements assez importants avec des charges relativement lourdes. Si la pneumatique avait été envisagée, elle aurait consommé plus d’énergie que les actionneurs électromécaniques. Cela peut également entrer en ligne de compte dans d’autres applications. Un autre avantage des actionneurs linéaires électriques est que leur prix a diminué ces dernières années. En outre, les innovations dans le domaine des moteurs électriques augmentent le facteur d’efficacité, ce qui a un effet favorable sur le coût total de possession (TCO). Outre les exigences techniques et fonctionnelles, il est donc intéressant de bien comparer les coûts d’investissement et d’énergie des solutions pneumatiques et électriques.
Construction de machines aux Pays-Bas
Weighpack finalise actuellement les deux lignes de conditionnement de fibres d’acier qui seront prochainement installées dans une usine en Allemagne. Nous avons demandé à Simon Rijke comment un modeste fabricant de machines néerlandais, employant une quarantaine de personnes, parvenait à s’imposer à l’échelle mondiale. On entend assez souvent que le pays, suite aux coûts salariaux relativement élevés, perd du terrain face à la concurrence asiatique. « C’est peut-être vrai pour les produits de consommation », répond Simon. « Mais dans la construction de machines spéciales, c’est totalement différent. Notre pays possède un grand savoir-faire et l’expérience utile. Techniquement, nous sommes à la pointe de la technologie, ce qui n’est pas toujours le cas à l’autre bout du monde. Nous sommes également très orientés à l’international. Les Néerlandais sont actifs dans le monde entier, depuis des siècles. »
« En travaillant efficacement et en utilisant des produits et des techniques de qualité, nous parvenons à construire les meilleures machines qui combinent des performances élevées à un coût total de possession le plus bas possible », ajoute Simon. « Cet aspect suscite de l’attention dans le monde et les acheteurs en tiennent de plus en plus compte. En tant qu’acheteur, vous pouvez presser un fournisseur et le pousser à utiliser des composants bon marché mais le résultat final sera de moins bonne qualité, moins performant et caractérisé par des coûts opérationnels élevés, bref vous vous dévaloriserez en tant qu’utilisateur. Nous ne faisons aucun compromis sur la qualité, nous utilisons les meilleurs composants possibles et nous veillons à livrer une machine solide et extrêmement rentable. Ce n’est qu’à cette condition que l’on peut faire face à l’agressivité internationale. Nous démontrons depuis un demi-siècle que ce n’est pas une fable. »