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ême si leur surface paraît
harmonieuse, les choses
sont souvent très différentes
à l’intérieur des bandes de
tôle. Outre les différences de qualité
du cuivre, de l’aluminium ou de l’acier,
le laminage, le revêtement et le bobi-
nage de plusieurs tonnes créent des
tensions énormes dans la matière.
Or, les fabricants de composants de
grande précision destinés aux indus-
tries de l’éclairage, de l’automobile
et de l’informatique ainsi que solaire
imposent une sévère contrainte : ils
exigent des platines de tôle planes
et à faibles tensions, dont la surface
ne doit présenter aucune dégradation
telle que rayures ou stries. Les dres-
seuses ultramodernes de la société
Kohler Maschinenbau GmbH relèvent
le défi. Sur ces machines, les platines
« flottent » grâce à la pneumatique.
Platines en sustentation
Pour que les minces platines répondent
aux exigences de qualité croissantes du
marché, les constructeurs de machines
optimisent depuis des décennies leurs
dresseuses. La société Kohler Maschinen-
bau GmbH de Friesenheim, dans le Bade,
est depuis près de 50 ans synonyme de
technologie de pointe dans le domaine
du dressage. L’entreprise traditionnelle
du sud de l’Allemagne est connue pour
ses solutions technologiques innovantes.
Plus de 6000 de ses machines sont entre-
temps en service dans le monde entier.
Sa toute nouvelle installation de dressage
de tôles de 0,1 à 1,5 mm d’épaisseur
fonctionne pratiquement tout le temps
sans contact. Les tôles, certaines mates
et d’autres très brillantes, flottent sur
des tables à coussin d’air et sont trans-
portées le plus en douceur possible. Des
convoyeurs sous vide y amènent des
platines de tôle de différentes tailles
dans la bonne position. Ils remplacent les
ventouses et pinces mécaniques, dont le
contact ponctuel laisserait des traces sur
les tôles les plus sensibles.
Bandes « dansantes »
Au début du processus de dressage, la
bobine est posée par chariot élévateur
sur un dévidoir.
Manipulation des tôles :
la dresseuse de 42 m de long
de Kohler détend jusqu’à 80 m de tôle à la minute.
La flexion alternée détend
Les tensions dans les tôles sont dues aux différences de longueur des fibres
de la matière. Elles sont surtout imputables à l’enroulement des tôles
en bobines. Pour optimiser la tôle en vue de sa transformation ultérieure,
elle est soumise au dressage par plusieurs flexions alternées.
Ces flexions sont engendrées au moyen de cylindres en quinconce.
Ils déforment la bande de tôle au-delà de sa limite d’élasticité, ce qui
uniformise la longueur des fibres de la matière. À l’entrée dans la dres-
seuse, celle-ci engendre sur toute la largeur de la bande une courbure
supérieure à la courbure maximale de la tôle encore non dressée. Les
forces agissantes sont intenses au début, puis diminuent vers la sortie
de la dresseuse. La tôle retrouve ainsi un état plat quand elle quitte la
machine.
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